L'utilité méconnue des émotions dites négatives

 

Toutes les émotions sont bonnes en soi. Et pourtant, la plupart d’entre nous valorise uniquement celles qui sont plaisantes : joie, bonheur … Les autres -peur, colère, tristesse, dégoût, et leurs dérivés, anxiété, jalousie, agacement, honte, culpabilité- sont décriées. La plupart des gens souhaitent ne jamais les ressentir. Or c’est impossible ; et c’est même vital pour survivre. Car toutes, absolument toutes les émotions sont utiles, à condition de connaître leur rôle, d’être capable de les reconnaître en soi et chez les autres, et de savoir quoi en faire, sur le moment et surtout après.

 

Le rôle des émotions dites « négatives »

 

Encore une fois, chaque émotion, même si elle est extrêmement désagréable sur le moment, est utile car elle donne l’indication d’un changement nécessaire pour notre survie ou notre bien-être.

 

La peur signale la présence d’un risque pour notre survie physique ou mentale et crée un état de vigilance pour se préparer à l’action. La jalousie signale le risque de perdre quelqu’un qui nous est cher et crée cette même vigilance.

 

La colère signifie que nos valeurs ne sont pas respectées et qu’il faut changer quelque chose dans notre relation à nous-même ou aux autres. La culpabilité témoigne d’une colère contre nous-même qui ne sommes pas à la hauteur de nos valeurs ou nos attentes ; la honte d’une colère envers nous-même car nous ne sommes pas en phase avec la norme sociale, celle de notre culture, de notre entourage ou notre idée de leurs normes.  

 

Le dégoût marque la présence de personnes, d’objets ou de situations que l’on souhaite éviter car ils nous font du mal ou nous cause du déplaisir.        

 

La tristesse signifie que nous faisons le deuil de personnes, lieux, objets, idées ou idéaux qui nous tenaient à cœur. Soit parce qu’on les a connus par le passé mais qu’on les a perdus. Soit parce qu’il s’agissait d’idéaux inatteignables et que l’on commence seulement à le réaliser.

 

L’absence de plaisir est également importante en thérapie car elle signale la perte d’élan vital, d’envie. Elle est un marqueur du degré de dépression d’un patient.

 

A chaque fois que nous ressentons ces émotions, au lieu de seulement les subir, il est urgent de s’interroger à froid, plus tard, le lendemain ou dans les jours qui suivent. Pourquoi ai-je été si en colère ? Quelles étaient les valeurs importantes à mes yeux qui n’étaient pas respectées ? Comment faire pour que cela ne se reproduise plus ou de moins en moins souvent ? Qu’est ce qui me fait si peur ? Est-ce que j’en ai vraiment conscience ? Que risque t’il de se passer réellement dans ma vie personnelle ou professionnelle? Comment réagir ? Pourquoi suis-je si triste ? Qu’ai-je perdu qui me tenait à cœur ? Comment le récupérer si c’est possible ? Comment accepter sa perte sinon ?

 

Parfois, ces émotions bloquent le patient et l’empêchent d’avancer. Il est donc important de les considérer et de les utiliser en thérapie.

  

 

Souvent, les patients essayent de les refouler, ce qui peut soit les faire exploser à terme, soit nuire à leur santé, tant physique que mentale, sur le long terme. Parmi plusieurs patients qui ont développé plusieurs cancers ou des maladies dégénératives lourdes comme Alzheimer ou la Démence à corps de Lewy, certains ont vécu avec un cocktail de peur, colère, culpabilité et tristesse à très haute dose depuis leur enfance, sans savoir comment les gérer. Sans considérer que cela a pu provoquer leur maladie, il va sans dire que cela peut clairement l’aggraver voire freiner leur rémission ou guérison.

 

Dans d’autres cas, certaines émotions ne sont pas assez fortes et il vaut mieux la démultiplier dans le cadre thérapeutique. En effet, la colère ou la peur peuvent aussi amener quelqu’un qui est enlisé dans sa vie à changer, à condition d’être maniées à bon escient et avec une extrême précaution par le thérapeute.

A chaque émotion, son exercice… A pratiquer soit en séance avec moi-même, soit, seul, entre deux séances, pour accélérer le processus de changement.

 

 

Si vous souhaitez consulter, n’hésitez pas à prendre RV.

  

 

Carole Aubert, Cabinet paramédical au 1er étage, 71 boulevard de Sébastopol, 75002 Paris