La thérapie de couple, seul(e) ou à deux, pour réduire les tensions

Carole Aubert Psy à Paris La thérapie de couple, seul(e) ou à deux

Il n’est jamais aisé de démarrer une thérapie de couple. Ce n’est pas simple de comprendre ce qui peut nous alerter pour consulter et quand il devient vraiment urgent de se lancer. Savoir s’il faut forcément consulter à deux ou s’il est possible d’avancer seul(e) pour le couple quand l’autre refuse de consulter.

 

Six grands thèmes se dégagent le plus souvent dans les thérapies de couple : les conflits répétés, la jalousie, le fait d’envisager une séparation ou de l’avoir subie, les cas de violence conjugale, les troubles sexuels, qu’ils soient féminins ou masculins, et enfin la difficulté à avoir un enfant.

 

Dans tous les cas de figure, il est important de bien creuser l’historique du couple et de toutes les relations de couple de la personne pour voir si des schémas se répètent. Beaucoup de problèmes trouvent leur source dans un manque de réciprocité ou de réaction de l’un des partenaires, à des choses qu’il ne supporte pas dès le début de la relation sans le dire ou bien le dire.

Bien se connaître soi-même, bien connaître l’autre, bien gérer ses émotions et surtout bien communiquer sont donc clé.

 

Les conflits relevant de la colère, il faut toujours se poser les bonnes question.

 

Quelles sont mes valeurs qui ne sont pas respectées par l’autre et qui m’affectent ? Quelle est ma tendance : ne rien dire et encaisser, ce qui est intenable sur le long terme ? Exploser parfois, dire les choses mais manifestement pas d’une manière qui fait que l’autre change ? Ma réaction est-elle proportionnelle à ce qu’il ou elle a fait ou pas ? Si ce n’est pas le cas, ai-je vécu dans mon passé des situations ou les mêmes valeurs ont été ébranlées ? Il est important de se faire accompagner pour y voir plus clair et communiquer clairement ses souhaits.

 

J’entends encore trop souvent : « Si tu m’aimais, tu devinerais ! ». Dans le couple, comme dans toutes les autres interactions, l’autre n’a pas à deviner ; il faut lui dire explicitement ce que l’on veut. Se refermer, bouder ou fuir la maison ne fonctionne jamais. Il vaut mieux aborder tous les sujets potentiellement conflictuels dont ceux qui peuvent paraître anecdotiques (répartition des tâches ménagères, argent, travail, utilisation des réseaux sociaux, relations avec sa famille/belle famille, religion, activités communes et individuelles, relations sexuelles, souhait de se marier ou pas, d’avoir des enfants ou pas, éducation souhaitée pour les enfants, lieu de vie…).

 

La jalousie, plus qu’un manque de confiance en l’autre, doit vous questionner sur votre confiance en vous et votre estime de vous...

 

... sauf s’il y a des raisons objectives de douter de la fidélité de l’autre. L'estime de soi correspond à la valeur que vous vous accordez; elle se mesure au présent mais est très reliée au passé. La confiance en soi correspond à votre capacité à changer, à vous adapter aux nouvelles situations; elle est donc tournée vers le futur.

 

C'est souvent plus simple pour un thérapeute de vous poser les bonnes questions sur votre passé et vos relations car il est extérieur à la situation. Seul un changement de perspective sur la relation de couple et des nouveaux comportements au sein du couple peuvent changer la donne.

La séparation, notamment quand elle est subie et qu’elle n’est pas anticipée, peut affecter durablement une personne et créer des regrets ou des doutes sur l’avenir.

 

Trop focalisé sur le passé ou le futur, il devient alors difficile de se reconcentrer sur le présent pour rencontrer quelqu’un d’autre. 

 

Il y a souvent des signes annonciateurs de la séparation que les patients ne voient pas. Il faut leur apprendre à les repérer plus tôt. Certains patients croient, alors que le couple va mal, que certains projets comme acheter un appartement / une maison, déménager ou avoir un enfant va tout changer. C’est malheureusement rarement le cas. Il vaut mieux, au contraire, repousser ces projets le temps de travailler sur soi et sur son couple. La grossesse et les changements hormonaux qui l’accompagnent, l’arrivée du nourrisson et le manque du sommeil qui s’en suit vont notamment bousculer le couple. S’il n’est pas solide, cela peut être fatal.  

 

Actuellement, ce sont plus souvent les femmes qui quittent leur partenaire. S’assumant financièrement, si elles trouvent que leur partenaire n’est pas assez disponible pour le couple ou la famille, pas assez aidant, ou beaucoup plus rarement que les relations sexuelles ne sont pas assez satisfaisantes pour elles, elles auront tendance à partir, même sans avoir quelqu’un d’autre. Elles auront souvent proposé plusieurs fois une thérapie de couple, refusée par le partenaire.

 

Les cas de violence conjugale sont pour leur part extrêmement variés.

 

La plupart des gens ne pensent qu’aux violences physiques extrêmes pouvant entraîner la mort. Mais avant d’en arriver là, il y a généralement beaucoup de stades intermédiaires qui doivent alerter : violence verbale et insultes répétées, le fait de casser des objets pour éviter de frapper, les bousculades, les menaces directes au conjoint ou indirectes sur les enfants, et enfin les coups.

 

Il n’est pas simple de se faire aider. Beaucoup de patientes (je reçois une majorité de femmes à ce sujet) ne se sentent pas forcément comprises ou, au contraire, prises à parti par les forces de l’ordre ou même par les associations. "Pas comprises" parce qu’elles ont pris l’habitude de minimiser les choses et que leurs interlocuteurs vont souvent faire de même. "Prises à parti" quand on attaque d’emblée leur conjoint. En effet, il arrive souvent qu'elles aient encore des sentiments pour lui. Il reste le père de leur(s) enfant(s) et donc l'attaquer lui, c'est risquer de les attaquer eux. Surtout, cela leur renvoie une culpabilité terrible d’être resté ensemble si longtemps. Les aider à appréhender ces étapes et à savoir ce qui est le plus efficace pour elle permet d’avancer plus sereinement.

 

Les troubles sexuels sont beaucoup plus courants que l’on pourrait le croire.

 

Deux raisons l’expliquent. Une, très ancienne, qui touche plus les femmes, et l’autre, plus récente, qui touche les deux sexes.

 

La société dans laquelle nous vivons reste patriarcale. Le devoir conjugal reste toujours très ancré dans les inconscients. De nombreux hommes ne maîtrisent pas les préliminaires féminins, pourtant essentiels à la libido et à la lubrification chez les femmes. Les femmes auront tendance soit à ne rien dire par honte, ou alors, à essayer d’en parler au début de la relation mais à abandonner vite si leur conjoint semble exaspéré. Les films pornographiques n’aident pas à changer la vision des jeunes hommes. Ils oublient trop vite qu’il s’agit d’acteurs, que les actrices sont payées pour jouer (simuler) et sont lubrifiées avant la séquence filmée. Les préliminaires sont zappés car c’est l’action (donc la pénétration) qui prime. Cela ne reflète pas du tout la réalité.

 

Par ailleurs, la performance prônée dans notre société moderne peut entraîner d’autres problèmes : problème d‘érection ou éjaculation précoce chez les hommes, difficulté à atteindre l’orgasme et tendance à simuler pour ne pas décevoir le partenaire chez les femmes. Un travail sur les croyances et des approches comportementales sont très efficaces dans ce domaine.

  

Enfin, les problèmes de fertilité mettent parfois une pression énorme sur le couple qui peut lui nuire, consciemment ou inconsciemment.

 

Souvent, l’un des deux membres du couple va trouver que l’autre n’est pas assez impliqué dans le processus de PMA : il ou elle oublie les dates d’examens, n’est pas partant sur les créneaux journaliers ou horaires recommandés, n’est pas assez à l’écoute de ses problèmes, ou encore refuse d’en parler quand les amis ou la famille pose des questions.

 

Certaines échéances (FIV, attente suite aux FIV ou recueil de sperme) sont parfois mal vécues, comme des "jugements" ou de véritables tortures.

Les patient(e)s ont alors besoin d'aide pour savoir comment communiquer avec leur partenaire, le personnel soignant ou leur famille.

Trop de patient(e)s pensent que la thérapie de couple se déroule systématiquement à eux. C’est une erreur.

 

Je travaille beaucoup plus souvent sur les couples avec un seul des deux :  celui ou celle qui en souffre le plus et qui est le plus engagé pour que ça change. C’est votre souffrance (peur de se séparer ou d’être quitté, peur de prendre la mauvaise décision, mal-être, tristesse, colère, insomnies, attaques de panique…) qui doit vous guider. Ne vous limitez donc pas si vous souffrez de problème de couple et que votre conjoint(e) refuse de consulter.

 

 

Si vous souhaitez consulter à ce sujet, n’hésitez pas à prendre RV.

 

 

Carole Aubert, Cabinet paramédical au 1er étage, 71 boulevard de Sébastopol, 75002 Paris